Des petits singes
Invisibles pour les autres, sur mon âme s’affairent
Des petits singes qui sur mes épaules, vont muets
J’avance sans les voir, quand soudain me chantent leur air
Me rappelant cyniques, ainsi mes erreurs passées
Petits êtres capricieux, si discrets en général
Bondissant brutalement quand je m’y attends le moins
Ravivent au plus profond de moi un malaise moral
Souvenirs enfouis, refoulés, qu’ils agitent du poing
L’image vous fait sourire; pourtant, regardez-vous
Vous avez les vôtres aussi, et c’est loin d’être drôle
Perchés sur votre dos, ils sont réellement en vous
Ils ne sont pas méchants, remplissant juste leur rôle
Nourris dès le plus jeune âge des actions coupables
Vous devez les sentir, plongeant dans votre moi béant
Ils ont grandi au gré des hontes inavouables
Et sourient tristes et pâles, petits témoins gênants
Les savoir ainsi perchés et triturer nos âmes
Si nous pouvons le supporter, ne nous rend pas meilleurs
Mais accepter de voir ce qui nous est montré sans dam
En ce courage réside le véritable honneur.