LOU
Lou crie qu’elle a mal et qu’elle n’en peut plus
De ses douleurs qui n’en finissent plus
Recroquevillée sur le brancard qui roule
Les yeux fermés pour ne pas voir la foule
Le malheur n’attend pas le nombre des années
Et l’ascenseur social te laisse au rez-de-chaussée
Décolle, petite Lou, vole et cherche la lumière
Ce sera beaucoup mieux que la douleur sur terre.
Seule, Lou vivait dans un petit espace
Dans une tour, un cube fait d’une seule face
Perdue dans la ville, sans âme ni espoir
Perdue sa vie, sans amour dans le noir
Le malheur n’attend pas le nombre des années
Et l’ascenseur social te laisse au rez-de-chaussée
Décolle, petite Lou, vole et cherche la lumière
Ce sera beaucoup mieux que la douleur sur terre.
Des rencontres viles, amours mensongères
Lou est sortie salie, plus bas que terre
Abandonnée sans aucun réconfort
Pleure petite fille, dans le noir, pleure et dors
Le malheur n’attend pas le nombre des années
Et l’ascenseur social te laisse au rez-de-chaussée
Décolle, petite Lou, vole et cherche la lumière
Ce sera beaucoup mieux que la douleur sur terre.
Elle voulait la joie pour s’épanouir
Un peu de confort et pouvoir sourire
Elle espérait tant vivre en harmonie
Mais la vie l’a poussée à l’agonie
Le malheur n’attend pas le nombre des années
Et l’ascenseur social te laisse au rez-de-chaussée
Décolle, petite Lou, vole et cherche la lumière
Ce sera beaucoup mieux que la douleur sur terre.
Petite fille à la peau si blême,
C’est pas pour tout le monde le même barème
Ce n’est pas la pluie qui coule de ses yeux
Larmes de survie dans un monde si creux
Le malheur n’attend pas le nombre des années
Et l’ascenseur social te laisse au rez-de-chaussée
Décolle, petite Lou, vole et cherche la lumière
Ce sera beaucoup mieux que la douleur sur terre.
A force d’espérer sans rien voir venir
Lou a perdu pied sans plus d’avenir
En préférant le sommeil à l’ennui
Elle s’est enfuie en choisissant la nuit
Le malheur n’attend pas le nombre des années
Et l’ascenseur social te laisse au rez-de-chaussée
Décolle, petite Lou, vole et cherche la lumière
Ce sera beaucoup mieux que la douleur sur terre.
C’est quand Lou meurt qu’on prend enfin soin d’elle
Car la mort ne devrait pas venir d’elle
Partir à petit feu est plus moral
Rassure les anxieux d’une peur viscérale
Le malheur n’attend pas le nombre des années
Et l’ascenseur social te laisse au rez-de-chaussée
Décolle, petite Lou, vole et cherche la lumière
Ce sera beaucoup mieux que la douleur sur terre.
Des gens comme elle, il y en a plein les rues
Demandez-leur, ils y ont tous cru
Mais aujourd’hui, tout le monde s’en fout
Dans ce triste monde complètement fou
Le malheur n’attend pas le nombre des années
Et l’ascenseur social te laisse au rez-de-chaussée
Décolle, petite Lou, vole et cherche la lumière
Ce sera beaucoup mieux que la douleur sur terre.
Et Lou s’endort sans bruit dans un couloir
Elle passe de l’autre côté du miroir
Recroquevillée sur le brancard qui roule
Les yeux fermés pour ne plus voir la foule