CARESSE

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La caresse

Pré carré de la main, est à tort réservée

Lieu commun pour bon nombre, autre en réalité

D’aspects nombreux, divers, elle se pare, variété

Invitation, plutôt que finalité; rêvée.

Regard appuyé, sourire timide entendu

Battement de cils soyeux, ailes ludiques

Souffle léger dans le cou, air érotique

Séduction, avant que les corps ne soient rendus

Mots précieux et choisis chuchotés en public

Geste discret, précis que nul autre ne voit

Improvisé toujours, jamais ne se prévoit

Intention délicate pour armer le déclic

La caresse avant tout se veut délicatesse

Prélude à l’amour, base de la séduction

Quels que soient les sens, génératrice de tension

De près comme de loin, à tous nos sens s’adresse

2 Commentaires

  1. Le sens du toucher

    Je ne sais pas combien de centimètres
    Séparent nos corps dans le volume de cette chambre à coucher
    Je n’ai, de toute manière, plus aucune envie de calculer
    Les déperditions de chaleur d’un toucher
    Que notre société assimile désormais à un vice avoué.

    Est-ce à force de nous asséner de coups
    Que l’on esquive une paire de lèvres sur nos joues ?
    Un bisou dans le cou, un peu volé,
    Est une offense à la bienséance
    Et rien que le mot toucher évoque
    La solitude d’une sexualité…

    Le moindre désir d’une caresse
    Devient un signe de faiblesse
    C’est pourtant grâce aux bouts de leurs doigts
    Que les non-voyants jugent nos faux-semblants

    On devient parfois hésitant à embrasser les enfants,
    On ose plus étreindre ses parents
    Entre nous, bientôt, plus que des poussières dans le vent,
    Alors je veux que mes mains te parcourent entièrement,
    Et qu’autour de tes bras tu m’enfermes doucement…

    Car dans tes bras, je retrouve la somme des plus belles rencontres,
    Plus de roues qui tournent en course contre-la-montre
    Dans tes bras commence l’éternelle ronde,
    Une caresse de toi,
    Et vient la paix dans mon monde.

    Yann SolMar