LOU
Lou crie qu’elle a mal et qu’elle n’en peut plus
De ses douleurs qui n’en finissent plus
Recroquevillée sur le brancard qui roule
Les yeux fermés pour ne pas voir la foule
Seule, Lou survit dans un petit espace
En haut d’une tour, cube à une seule face
Perdue dans la ville, sans âme ni espoir
Perdue sa vie, sans amour dans le noir
Des rencontres viles, amours mensongères
Lou est sortie salie, plus bas que terre
Abandonnée sans aucun réconfort
Pleure petite fille, dans le noir, pleure et dors
A force d’espérer sans rien voir venir
Lou a perdu pied sans plus d’avenir
En préférant le sommeil à l’ennui
Elle s’est enfuie en choisissant la nuit
C’est quand Lou meurt qu’on prend enfin soin d’elle
Car la mort ne devrait pas venir d’elle
Partir à petit feu est plus moral
Rassure les anxieux d’une peur viscérale
Lou s’endort doucement dans un couloir
Elle passe de l’autre côté du miroir
Recroquevillée sur le brancard qui roule
Les yeux fermés pour ne plus voir la foule